Renoncer au m-commerce, c’est renoncer à un client sur deux

Source : Tourmag.com

Après avoir fait ses preuves en 2014, le m-commerce s’affiche comme la nouvelle tendance de 2015. Cependant, beaucoup de dirigeants de TPE-PME tardent à établir une stratégie marketing mobile. Il est important dans cette stratégie de se centrer sur le consommateur qui est aujourd’hui multicanal. De plus en plus présent sur le mobile, le client a des attentes nouvelles. Les achats spontanés et peu réfléchis ne sont pas à négliger. La géolocalisation est également la possibilité pour les entreprises de se faire une place, et cela de différentes manières. Que cela soit à travers un site optimisé, ou une application, il est nécessaire de s’imposer. Malgré quelques réserves émises par les dirigeants d’entreprises, le m-commerce est une véritable opportunité à saisir.

Le m-commerce, qu’est-ce que c’est ?

« C’est tout ce qui commence ou se termine sur le mobile », explique Philippe Leclercq, directeur général d’Ad4screen, leader de la publicité et du marketing mobile.

Cela peut prendre plusieurs formes. Il y a tout d’abord ce qu’il appelle le mobile to mobile qui correspond à un achat complet sur mobile. Mais cela peut aussi être une recherche sur ordinateur qui se finalise par un achat sur mobile, ou l’inverse. Enfin, il donne l’exemple d’un achat qui commence sur le mobile et se termine en magasin grâce à la géolocalisation.

Passer au m-commerce est quelque chose d’ « extrêmement important car extrêmement logique ». Philippe Leclercq rappelle qu’une entreprise doit être là où sont les clients.Pour de plus en plus de secteurs en France, la principale source de connexion au digital est mobile. Dans le domaine de l’actualité, la majeure partie du trafic a lieu grâce aux applications et au mobile. Le mobile permet de suivre l’actualité en direct.

Cédric Trion, consultant en stratégie digital sur son site (sideweb.fr) le rejoint sur ces points. Il va même plus loin en disant que le m-commerce est aujourd’hui « nécessaire et obligatoire». D’ailleurs, grâce à la 4G et à la sortie très fréquente de nouveaux smartphones toujours plus puissants, les consommateurs sont de plus en plus présents sur le mobile.

S’adapter aux consommateurs

Philippe Leclercq et Cédric Trion s’accordent pour dire que le comportement du consommateur d’aujourd’hui est multicanal. Les entreprises doivent s’y adapter. La multicanalité désigne le phénomène d’utilisation des différents canaux de contact, que ce soit pour la vente de produits et services, ou la relation client. Le consommateur d’aujourd’hui utilise tous les supports mis à sa disposition. Le mobile est devenu un passage quasi systématique.

Cédric Trion développe : « Il existe des solutions permettant d’expliquer le cheminement de l’internaute s’il se connecte sur différents supports sur une même adresse IP. Nous allons de plus en plus vers des systèmes permettant de définir le comportement du consommateur. Si ce n’est pas encore le cas aujourd’hui, nous pouvons néanmoins tenté de le prédire. » L’expert donne l’exemple d’un consommateur qui en regardant la télévision, tombe sur un produit qu’il veut acheter. Il n’aura qu’à « dégainer » son mobile ou sa tablette afin de réaliser son achat. C’est le plus simple pour lui car c’est une démarche qui ne prendra que quelques minutes. Cela répond donc à un achat spontané et peu réfléchi, à un coup de cœur.

Ce n’est pas encore systématique, mais le mobile est beaucoup dans la logique du « ici et maintenant ». Parfois, le mobile est le seul moyen de connexion à internet. Le mobile est donc très souvent le seul à pouvoir répondre à un besoin immédiat. De plus, la géolocalisation permet aux entreprises d’être présent au bon endroit et au bon moment. Si un consommateur cherche un fleuriste en urgence, il ira chez celui qui selon sa recherche mobile est géographiquement le plus proche : « Les petits commerçants ont ici toute leur place à faire ! » Une place qui peut prendre forme de différentes manières.

Le responsive design ou l’application?

Le responsive design transforme la mise en page et le design d’un site en fonction du terminal sur lequel il est consulté. C’est la solution que Cédric Trion considère comme la plus importante, comme une priorité.

« Une application reste chère, même si cela se démocratise ». Il part donc du principe qu’un site internet en responsive design, très bien pensé, peut tout à fait satisfaire « le commun des mortels, à savoir 80% des utilisateurs ». C’est donc pour lui une étape obligatoire. Wordpress est une solution qui permet de faire cela très simplement. C’est pour lui la plateforme la plus développée actuellement, et qui est pensée comme responsive dès le départ.

Pour Philippe Leclercq, « dès lors que l’on parle de mobile et de m-commerce, on parle d’applications ». Selon lui, il y a un aspect beaucoup plus relationnel. C’est un canal à privilégier parce qu’il s’agit d’être dans le téléphone du client, donc dans sa poche. Les notifications et alertes sont en plus, beaucoup plus efficaces qu’un e-mail. Alors que le site mobile est plutôt dans une logique d’acquisition de nouveaux clients, l’application répond à cette idée de fidélisation.

Les obstacles existent-ils vraiment ?

Philippe Leclercq, dont la société est basée à Paris et à Londres, remarque que la France est en retard par rapport à ses voisins européens. Il y a une lente prise en compte du phénomène. Alors que les Anglo-saxons sont pour la plupart dans une réflexion de comment faire mieux en termes de m-commerce, les Français se posent encore la question de comment s’y mettre ? La plupart des clients émettent des réserves quant au budget. En revanche, on constate que cela n’est pas toujours logique. Certains préfèrent investir dans des travaux afin de refaire leur magasin plutôt que dans un site internet. De plus, un site internet coûte beaucoup moins cher et est plus rentable. Parfois, il constate que cela peut être une question d’âge, de cible. Cédric Trion explique alors à ses clients que la cible va forcément rajeunir à un moment, et qu’il faudra être présent.

Philippe Leclercq pense que le m-commerce est comme un iceberg. C’est-à-dire que les dirigeants d’entreprises n’ont tendance à voir que les 15-20% du trafic, et pas toutes les opportunités qui se cachent derrière ces chiffres. De plus en plus de gens sont équipés de smartphones et tablettes. Ils se connectent de plus en plus. Si ce n’est pas déjà le cas aujourd’hui, cela va devenir la source majeure de trafic. Il est donc important d’anticiper, afin d’être prêt pour la suite. « Ne pas y aller, c’est rater une opportunité. »