Jusqu’ici les grandes et petites entreprises de technologie, y compris Google et Apple, n’ont pas réussi préempter le marché de la navigation en temps réel dans les endroits fermés. Les Israéliens Oriient, Navin et Indoorgo relèvent ce défi avec des applications sophistiquées d’orientation intérieure, indépendantes des balises ou de toute autre installation matérielle sur le site.
ORIIENT EXPLOITE LE CHAMP MAGNÉTIQUE TERRESTRE
“Nous passons 80% de notre temps en intérieur,” affirme Mickey Balter, fondateur et PDG d’Oriient, “et nous devons souvent naviguer dans des immenses structures qui peuvent nous faire perdre du temps ou nous décourager à acheter un produit, c’est pourquoi il était temps de mettre au point une application GPS qui marche dans les structures fermées”. Mickey Balter avait compris la nécessité d’une telle application mais se demandait quelle technologie employer. Avec Oriient, il a opté pour une force “qui est présente dans le monde entier et traçable dans chaque building : le champ magnétique terrestre“. Dans chaque bâtiment, le champ se déforme et crée une empreinte magnétique unique. Grâce aux capteurs des téléphones qui prennent en compte depuis trois ans le champ magnétique, les relevés sont possibles et permettent une cartographie du lieu.
Incubé par 8200 EISP, la structure des anciens de l’unité d’élite de la cybersécurité de Tsahal, Oriient s’est depuis fait un chemin en Europe et aux Etats-Unis en intégrant le Techstars/Metro Accelerator for Retail à Berlin. Une nouvelle coopération entre une chaîne de distribution allemande et un accélérateur américain. Oriient semble donc avoir trouvé sa voie, une voie rapide qui l’emmène déjà sur les marchés européens et américains.
NAVIN GÉNÈRE DES « POINTS DE DONNÉES »
Comme Oriient, l’application Navin transforme les smartphones en dispositifs de cartographie intérieure anonymes. Cette fois-ci, la technologie permet la capture de millions de points de mouvement de données à l’aide d’algorithmes de stabilisation et d’annulation du bruit. L’application génère des cartes à partir de ces points de données. “Nous avons la capacité inédite de créer des cartes détaillées de n’importe quel bâtiment n’importe où dans le monde à distance sur nos serveurs, sans que nous ne soyons jamais dans ce bâtiment « , explique Shai Ronen, un des fondateurs.
Ancien pilote de combat F-16 et diplômé du Technion, ce dernier a travaillé dans le domaine de la cartographie et de la technologie de navigation chez Elbit, Visionmap et Compugen. Aussi incubé par 8200 EISP, Navin a intégré l’accélérateur Microsoft Ventures. En test dans les grands hôpitaux israéliens, Navin a ouvert en parallèle un bureau en Chine. Shai Ronen s’enthousiasme en effet pour l’Asie qui “est un excellent endroit où commencer. Hong Kong et Singapour nous ont montré beaucoup d’intérêt et ces deux villes sont des portes d’entrée vers d’autres pays« . Navin comme Oriient a reçu deux millions de dollars d’investissement.
INDOORGO MISE SUR LE WI-FI, LE BLUETOOTH ET LES DONNÉES MOBILES
Indoorgo Navigation Systems est en train de développer une application qui utilise lui aussi les capteurs des smartphones mais pas seulement. Elle se sert aussi de l’infrastructure existante dans un bâtiment, comme le Wi-Fi, le Bluetooth ou même les lumières au plafond, ce qui peut-être très pratique dans les zones confinées telles que les parkings ou les dépôts.
Née à l’Université d’Ariel en Cisjordanie, l’application nécessite, contrairement à ses concurrentes, de cartographier au moins une fois le bâtiment. Même sans formation, une personne, en deux heures, aurait fait le travail. Les données des utilisateurs ultérieurs d’Indoorgo améliorent alors la précision de positionnement, explique le professeur Boaz Ben-Moshe, co-fondateur et investisseur d’Indoordo. « Une précision de 3 mètres est atteinte pour le premier visiteur, avec une amélioration progressive jusqu’à moins de 1 mètre. »
Indoorgo est en phase de démonstration et a été testée dans des centres commerciaux israéliens. « L’entreprise est maintenant prête à investir ou à être vendue« , précise Larry Loev, PDG d’Ariel Scientific Innovations, la division de commercialisation des technologies de l’Université d’Ariel.
Source : Usine Digitale