Le retail entre dans une nouvelle ère

La relation entre le retail et le digital a toujours été tumultueuse. Pourtant, en 2015, sur le seul marché français, la croissance du e-commerce était 10 fois supérieure à celle du commerce « traditionnel ».

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L’ère du mobile pourrait perturber ce déséquilibre. Tout le monde ou presque possède désormais un smartphone, tout le temps, partout, dans la poche. Conséquence directe pour le retail : il est désormais bien plus facile pour une enseigne physique de capter un client potentiel au bon moment et de l’accompagner facilement en magasin. Et même de garder le contact avec ce client après son passage en boutique. C’est l’ère du « moment marketing ».

Le marketing direct « traditionnel » en pleine transformation. Jusqu’à présent, le marketing direct pourrait presque se résumer à l’affichage traditionnel (TV, Affichage, etc.) et à la distribution de coupons promotionnels dans la rue, dans les boîtes aux lettres ou par email. La donne change au fur et à mesure que les technologies mobiles évoluent. Désormais, quand une marque veut générer du trafic dans un magasin, elle a à sa disposition une panoplie d’outils lui permettant d’envoyer des messages géolocalisés en temps réel afin de toucher le consommateur au moment où il est en phase réceptive d’achat. Pour cela, elle s’appuie sur trois leviers opérationnels : les objets connectés, la publicité sur mobile et des outils marketing connectés.

Les objets connectés dans leur globalité représentent un levier d’interaction entre le consommateur et les magasins physiques : les smartphones bien sûr, mais également les tablettes, les smartwatches, les bracelets connectés, etc. Demain, dans un centre commercial, une marque pourra croiser les données d’un utilisateur (à condition qu’il donne son autorisation au préalable) pour envoyer une réduction sur un produit que celui-ci aura déjà recherché en ligne.

Les techniques d’achats géolocalisés en temps réel : la technologie du Real Time Bidding (RTB), utilisée dans la publicité en ligne et, par extension sur mobile, consiste à allouer en temps réel une impression publicitaire à un annonceur et d’en déterminer le prix grâce à de nombreuses données de l’utilisateur (géolocalisation, historique de navigation, âge, centres d’intérêts, comportement d’achat, etc.). Grâce au RTB, on est désormais capable de cibler de manière ultrafine un utilisateur mobile. Prenons un exemple : une grande enseigne nationale de vente d’articles de sport va chercher à cibler, pour une opération, les internautes ayant visité un site de sport sur les deux dernières semaines. Pour cela, elle va aussi cibler ces internautes au moment où ils sont à proximité de la zone de chalandise d’une de ses enseignes, et ce afin de délivrer le message à une personne intéressée et au moment où celle-ci peut potentiellement se rendre directement en magasin.

Des technologies mobiles au service du marketing de proximité. Il existe plusieurs technologies, déjà déployées auprès des utilisateurs qui, associées au RTB, participent également à ce rapprochement entre le retail et le digital :
Le « porte-monnaie » électronique (type PassBook sur iPhone ou Google Wallet sur Android) offre une nouvelle manière d’interagir avec l’utilisateur en lui envoyant une information qu’il peut stocker dans ce portefeuille virtuel : billet d’avion, de concert, ou même coupon de réduction. Pour le distributeur, c’est une information facile à envoyer et qui peut avoir un impact non négligeable sur la décision d’achat en magasin. D’autant que ces « Wallets » pourront bientôt permettre de payer directement avec son smartphone, comme c’est le cas aux États-Unis (Apple a annoncé que sa technologie de paiement via smartphone et smartwatch Apple Pay arrivera à l’été 2016 en France).
Le Near Field Contact (NFC) est une autre technologie d’échange d’informations intégrée dans la grande majorité des smartphones du marché. Il suffit d’approcher son smartphone d’une borne compatible NFC (une vitrine, une affiche, une caisse, …) pour déclencher une interaction avec l’utilisateur : transmission d’un coupon de réduction, d’une offre promotionnelle, d’une publicité interactive, etc.

La combinaison de ses 3 leviers ouvre un nouveau champ d’action marketing inespéré pour les distributeurs. Essayons de décrire une campagne de marketing direct utilisant ces nouvelles technologies. Pour cela, reprenons l’exemple de l’enseigne de sport : celle-ci, avec l’approche de l’été, pourrait par exemple chercher tous les internautes ayant montré un intérêt pour le rafting, possédant un smartphone, ayant moins de 23 ans et de sexe masculin.

La marque fait une campagne publicitaire RTB sur mobiles/tablettes/objets connectés : elle peut alors choisir de cibler les utilisateurs pertinents (centre d’intérêt sport, homme, 23 ans, disposant d’un smartphone) dans un premier temps. Puis, elle va réduire sa cible aux utilisateurs se trouvant dans un rayon de moins de 5 km d’un des 100 magasins de la chaine. Enfin, la campagne va être diffusée pendant les heures d’ouverture du magasin le plus proche. Le client intéressé a ainsi de plus grandes chances de se déplacer en magasin. Si l’utilisateur est ciblé par des offres correspondant à ses centres d’intérêts, les chances qu’il se montre réactif vis-à-vis de l’enseigne en question sont optimisées. Ainsi, le ciblage publicitaire est considérablement plus précis et plus puissant que n’importe quelle campagne de marketing direct « traditionnelle ».

Le message contient une offre promotionnelle incitant à bénéficier d’une offre exclusive. Cette offre étant limitée dans le temps, mieux vaut en profiter tout de suite.

L’utilisateur clique et télécharge un coupon dans son portefeuille électronique.

Il se rend en magasin et profite de l’offre en montrant le coupon téléchargé. Plus besoin de carte bancaire, le consommateur paie grâce à son « wallet » et son téléphone.

L’enseigne propose à l’utilisateur de profiter de son programme de fidélité en l’ajoutant à son portefeuille virtuel. Plus de papier, tout est stocké. Par la même occasion, l’utilisateur peut télécharger l’app de l’enseigne en scannant un code barre grâce à son téléphone. Le client entre désormais dans un canal marketing qui permettra à l’enseigne de garder contact avec celui-ci via son application installée.

Ce client sort à présent du canal publicitaire classique. Celui-ci ne sera plus touché par l’enseigne qui prendra soin de le dé-cibler lors de sa prochaine campagne publicitaire.

C’est l’ère du temps réel, de l’ultra ciblage et de l’interaction. L’ère du « moment advertising ».

L’ère du « drive to store ». C’est ce que propose par exemple l’application de GPS mondialement connue Waze. L’affiche des publicités sur l’App ne se fait qu’une fois l’utilisateur à l’arrêt. Un bandeau peut s’afficher sur la moitié supérieure de l’écran, proposant par exemple de le guider vers une enseigne de fast food située à moins d’un kilomètre de sa localisation, l’incitant à faire un détour sur son trajet pour déguster un burger. Plus fort encore : grâce au RTB, Waze analyse les horaires d’ouverture des enseignes et affiche une mention « ouvert » dans son bandeau au sein même de la publicité, ajoutant une information incitative d’importance pour l’utilisateur. Et si la chaîne de fast food est fermée ? Le RTB va empêcher l’affichage de la publicité, évitant ainsi un espace publicitaire « perdu ». Un volet économique reconnu et particulièrement apprécié des annonceurs aujourd’hui, qui font tous la chasse au « cash burning ».

Le retail a toujours été un peu fâché avec le digital : les marques qui ne possèdent pas de boutique en ligne sont actuellement peu présentes dans l’achat média, exception faite de certaines campagnes d’images. Aujourd’hui, les technologies comme le RTB offrent des opportunités de communication gigantesques qui vont supplanter progressivement le marketing direct « traditionnel » dans les mois et années à venir.

Source : EconomieMatin.fr (juillet 2016) – Stéphane Pitoun

3 key factors for point of sale digitalization

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There are many digital offers for many markets but retail seems to be particular when it comes to digital. Indeed, in 2016 we face a multiplication of start-up, IT services company, or high-tech providers trying to establish their technologies in stores.

On the other side, communication managers, store’s bosses and marketing departments try to sort out through all these offers that can, according to the providers, « change retail ».

Most of the time, the decision is to do the minimum without taking a real engagement or to not do anything at all due to « bad experiences » that, in the past, have led to poor feed-back or even worse, failure.

The choice of a particular technology is not a distinguishing aspect

In most of cases, that is first the uncertainty of the executive board that represents an obstacle. The lack of interest and willingness from the ones who decide towards these technologies can be explained because of the 2.0 education that these technologies require and also because they are unusual for some. So obviously, the « hastag », « like », « Push notifications », « geofencing », « LIFI » or « WIFI » are not part of the concerns. In fact, these kinds of technologies are not really tangibles regarding to the ROI. Moreover, customers are equipped and educated to technologic uses but their demand is not expressed, it is induced.

We often realize that the cause of failures does not have much relation with the technology that had been chosen. It is more likely that the reason of a failure come from a choice by default due to a lack of ambition, the fear of an engagement, a case of emergency where the company need to hurry, or, due to a bad communication between the salesperson (who can be resistant to new practices because they have a good command of the current system) and the board of directors.

Solutions based on « LIFI », « WIFI”, “ultrasound » or anything else do not guarantee a gain of performance, profitability or customer’s satisfaction on their own. However, setting up the proper implementation process, allocate enough resources and get involvement from the ones who are related to the project can lead to such effects.

Digitize with the « Lean » way by involving in-store staff

 As the digitalization is unavoidable nowadays in stores, the digital transition must be considered like a cross-cutting term because it is in each department, each work team that the thought must be driven. To do so, involve salesperson and employees and take their comments into account especially when it comes to purchasing process. It is essential to show them (after some exercising practice) that the technologic tool is meant to simplify their process and enhance their position. In other words, the main purpose is to make them participate in order that the digital transformation become their own.

The « Lean » way is totally appropriate for this purpose. The approach consists of starting with a basic job-oriented solution and then developed by adding extra units so that the solution matches specific needs. While doing it, always keep in mind user experience and purchasing process.

Digitize by focusing user preferences

Digitize does not mean make a copy of « Amazon » in physical store, even though some ideas are obviously good to reuse by adapting web codes to physical stores.

The issue is not to recreate the web customer experience into a store but rather to ensure a digital presence that is complementary to a physical store to seduce the customer. The aim is first to think in terms of user experience and not about staff constraints, as we often see.

The solution must be intuitive and efficient, users have new behaviors and interactivity must be at the center of solutions. However, we observe that digital offers arrive late regarding to the new habits from consumers in retail.

So, how do we take the best of technologies to give stores a new revival ? It seems that stores have to adapt themselves to numeric changes, which is kind of a « Darwin » theory applied to the retail: adapt or disappear.


About the author…

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Bertrand BREGEON, CEO & Founder Withapps

CEO & Founder of Withapps, a mobile marketing agency specialized in local customer relationship. The agency helps its clients for point of sale digitalization and in-store traffic generation.

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Le mobile aussi (et surtout) en magasin

Véritable ‘3ème main’ des consommateurs, le smartphone devient incontournable même en magasin. Dans sa dernière infographie, Sogec observe la place croissante du mobile et de la promotion dans le parcours d’achat des shoppers…

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Le mobile s’impose de plus en plus dans les dispositifs promotionnels et relationnels des marques et des distributeurs.
C’est une véritable opportunité pour les marques et les enseignes pour accompagner le consommateur de la préparation de ses courses jusqu’au dernier mètre, souligne Michael Flautre, Directeur des médias digitaux de SOGEC, spécialiste du marketing promotionnel et relationnel.

Un outil promotionnel incontournable pour les marques

Dans cette infographie, le groupe marketing observe cette montée en puissance du mobile mais aussi des dispositifs de promotions multicanaux :

  • 87% des français préparent une liste de course, 30% le font sur leur mobile
  • 86% des shoppers effectuent leurs achats en fonction des bons de réduction détenus.
  • 1/3 serait d’accord pour recevoir des promotions géolocalisées sur leur mobile.

 » L’évolution du comportement des shoppers, qui sont désormais connectés à tout instant ou presque à leur smartphone, amène les marques et les enseignes à intégrer ce nouveau canal dans leurs dispositifs promotionnels. Dans ce contexte, les opérations de promotion et actions de fidélité ont une place à part entière à occuper sur les mobiles.», commente Michaël Flautre. »

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Le mobile au service du point de vente

Quels sont les nouveaux usages du mobile en point de vente ? Comment le mobile peut-il booster les ventes et renforcer l’expérience client ? Les réponses de Bertrand Jonquois, Administrateur de la Mobile Marketing Association France et Rapporteur de la commission Commerce mobile et Anh-Vu Nguyen, responsable du groupe de travail sur les Interactions mobiles en points de vente.

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LSA : La majorité des Français affirme utiliser leur mobile en point de vente : mais cette utilisation a-t-elle vraiment un impact « commercial » ?

Bertrand Jonquois et Anh-Vu Nguyen : De nombreuses études confirment que le mobile est désormais le “chaînon manquant” entre le digital et le point de vente. Globalement, les consommateurs souhaitent se rassurer en point de vente en contactant un proche, soit pour valider le prix ou les caractéristiques du produit, ou encore vont acheter le produit en ligne. Selon GfK*, les consommateurs Français utilisent leur mobile pour obtenir un conseil via un ami ou un membre de la famille (32%), pour prendre en photo des produits qu’ils sont susceptibles d’acheter (26%), pour comparer des prix (24%). Des actions suivies par l’achat en ligne via une application ou un site dans 19% des cas.

LSA : Quels sont les nouveaux usages possibles du mobile en point de vente ?

B. J. et A.-V. N. : Au-delà des habitudes préférées des Français citées précédemment, certains usages sont liés à la multitude de nouveaux services lancés ces cinq dernières années, comme les applications d’enquête en point de vente (Clic and Walk ou Roamler) qui permettent aux consommateurs de gagner des récompenses en vérifiant les placements de produits, les services de fidélisation de consommateurs « à la visite » (STEP-IN), ou encore les  applications de coupons/promotions (Shopmium).
Le mobile peut aussi servir de « porte-carte de fidélité digital » grâce aux applications d’enseignes intégrant un programme de fidélité, ou aux agrégateurs de cartes comme Fidme et Fidall.
Enfin, de nombreux usages naissent grâce aux technologies d’interactions en magasin (beacon, QR code, NFC…) qui sont en plein essor depuis un peu plus d’un an, et qui permettent aux consommateurs de recevoir en « push » ou d’aller chercher en  « pull » des informations personnalisées et contextualisées lors de leur shopping.

LSA : Et pour un distributeur ?

B. J. et A.-V. N. : Pour les marques et les enseignes, le mobile est un formidable outil de fidélisation. Il faut saisir l’opportunité de la visite d’un client en point de vente pour entamer un dialogue en prenant évidemment soin de lui demander son consentement préalable. Les marques et les enseignes peuvent par exemple utiliser le numéro de mobile pour envoyer au visiteur des offres et bons plans, collecter ses coordonnées électroniques dans le programme de fidélité ou encore dialoguer avec lui via un beacon…
Certaines technologies, dites de “tracking in-store”, permettent au distributeur d’analyser les flux de visiteurs pour mieux comprendre les comportements des consommateurs.

LSA : Justement, comment attirer le client dans mon point de vente grâce au mobile ? Et ce sans être trop intrusif ?

B. J. et A.-V. N. : Il existe de nombreuses solutions mobiles de génération de trafic en point de vente. Le SMS, la push notification, les beacons peuvent attirer un client en magasin, le mobile restant un canal privilégié pour communiquer la bonne offre, au bon moment et à la bonne personne.
L’enjeu pour les enseignes est donc double : choisir le canal de diffusion le plus adapté au consommateur en fonction de ses préférences et lui proposer une typologie ainsi qu’une fréquence de messages qui lui correspondent. Dans tous les cas, le consommateur devra être en capacité de modifier ses préférences à tout moment.
L’approche publicitaire (campagnes de drive to store, retargeting d’audiences physiques) couplée à certaines technologies d’interaction in-store nous semble aussi intéressante puisqu’elle ne surexpose pas le consommateur et exploite des espaces publicitaires déjà prévus à cet effet. Libre ensuite au consommateur de regarder ou de cliquer sur la publicité qui lui est proposée. Cette approche permet également à la marque ou à l’enseigne de mesurer l’impact sur les visites générées en point de vente.

« L’enjeu pour les enseignes est donc double : choisir le canal de diffusion le plus adapté au consommateur en fonction de ses préférences et lui proposer une typologie ainsi qu’une fréquence de messages qui lui correspondent. ».

Bertrand Jonquois et Anh-Vu Nguye, MMAF

LSA : Est-ce un vrai levier en termes de vente ?

B. J. et A.-V. N. : Toutes les études montrent que les consommateurs sont très attachés au commerce en point de vente : 90% des ventes au détail s’effectuent en magasin. Les Français sont également très sensibles aux programmes et aux cartes de fidélité. Ils apprécient les promotions, les offres exclusives, les ventes privées ou les invitations personnalisées. Le mobile peut permettre de créer cette proximité entre la marque, l’enseigne et le consommateur. Bien utilisé, oui, c’est un véritable outil pour développer les ventes en magasin.

LSA : Beacon, RFID, NFC… Comment s’y retrouver parmi toutes les technologies existantes ?

B. J. et A.-V. N. : Il est vrai qu’il existe aujourd’hui une multitude de technologies pour interagir avec un mobinaute en magasin. Chacune d’entre elles possède ses propres caractéristiques, usages et freins. Il convient alors pour le Directeur Marketing de bien se renseigner sur ces dispositifs et leurs avantages/inconvénients.

LSA : L’usage du téléphone mobile en point de vente peut-il vraiment mieux m’aider à connaître mon client ?

B. J. et A.-V. N. : Oui, l’usage du téléphone mobile en point de vente est une formidable opportunité de connaissance et de fidélisation pour les marques et les enseignes. Il est évidemment beaucoup plus simple de collecter un numéro de mobile en caisse qu’une adresse électronique ou une adresse physique.
D’autre part, les technologies d’interactions in-store via le wifi ou le beacon permettent de capter et analyser le comportement des consommateurs présents en point de vente. Nombre de visites, durée des visites, rayons/zones visitées et  fréquences des visites… Autant d’informations clés sur les intentions d’achat et la fidélité du consommateur. Elles permettent à l’enseigne de générer de la connaissance client directement exploitable.

LSA : Comment exploiter de manière intelligente la donnée collectée ?

B. J. et A.-V. N. : Avant de collecter la donnée, il faut dans un premier temps identifier les points pertinents de collecte suivant la stratégie de la marque/enseigne. Il existe en effet un grand nombre de mécaniques qui ne sont pas forcément toujours exploitées. Ensuite, il convient de veiller à ce que cette même donnée soit « activable » via les canaux généralement utilisés, afin de pouvoir reprendre le contact avec le consommateur.

LSA : Quels sont les droits des distributeurs sur cette data ?

B. J. et A.-V. N. : En termes de « privacy », les distributeurs sont responsables des données qu’ils collectent et exploitent, même si cela passe par un prestataire. Il est donc de leur responsabilité de déclarer les dispositifs mis en place à la CNIL. Cette dernière donne d’ailleurs des indications sur la marche à suivre suivant le type de données utilisées. Dans les grandes lignes, le distributeur doit veiller à ce que la collecte soit « opt-in » si les données traitées sont considérées comme personnelles, ou alors anonymiser ces mêmes données si cela est possible. Dans tous les cas, un « opt-out » simple et éclairé doit être mis en place pour permettre aux consommateurs de se désabonner ou stopper la collecte, sur leur smartphone ou sur le lieu de vente.
Enfin, il convient bien entendu d’informer les consommateurs des dispositifs mis en place.

« Les distributeurs sont responsables des données qu’ils collectent et exploitent, même si cela passe par un prestataire. »

Bertrand Jonquois et Anh-Vu Nguyen, MMAF

LSA : Un exemple d’intégration particulièrement réussie en France ?

B. J. et A.-V. N. : Primé à la  Nuit des Rois 2016 en catégorie Drive-to-store, Picard s’appuie sur la solution mobile de Carving Labs pour générer du trafic en magasin et inciter les clients à utiliser leurs coupons de réduction. C’est un bon exemple d’innovation récente et réussie sur le marché français.

LSA : Quels sont les enjeux de 2016 pour les enseignes ?

B. J. et A.-V. N. : L’équipement, tout d’abord : choisir la ou les technologies adaptées à leurs besoins et les déployer sur tout ou partie de leur réseau de points de vente. Nous observons également une forte croissance des budgets de publicité mobile qui, couplée à la bonne techno de tracking in-store, permet d’analyser les comportements, mais aussi de mesurer le ROI des campagnes et donc rassurer le retailer sur ces nouveaux investissements publicitaires.
Enfin, il existe un réel enjeu autour de la mise en place d’outils de stockage et d’analyse des données collectées par ces dispositifs, type DMP (ou Data Management Platform) pour exploiter au mieux cette mine d’or d’informations.

Source : LSA, avril 2016

3 facteurs clés pour la Digitalisation du Point de Vente

3 Best Practices à destination des magasins !

Il existe une foultitude d’offres digitales sur le marché. Mais, l’exemple du RETAIL est particulier. En effet, on assiste en 2016 à une concentration de START-UP, de SSII ou de fournisseurs HIGH TECH qui cherchent à imposer leurs technologies en magasin.

En face, des chargés de communication, des patrons de magasin, des services marketing digitaux intégrés essayent de faire le tri dans ces offres qui semblent toutes pouvoir « changer un peu le monde du RETAIL » ou qui le promettent de façon assez convaincante, il faut le reconnaitre.

Très souvent, la décision face à ces offres multiples est de faire les choses à minima sans s’engager réellement ou de ne rien faire car des expériences passées « malheureuses », des évolutions technologiques ou des programmes trop ambitieux ont entrainé des retours décevants et insuffisants, si ce n’est des échecs.

Le choix de la technologie n’est pas un critère différenciant

Dans la majorité des cas, c’est d’abord l’incertitude des directions qui est un frein, où le manque d’intérêt et d’envie des décideurs face à ces technologies digitales qui nécessitent une éducation 2.0 « lourde » est si loin des habitudes. Le « hastag », les « likes », les « notifications push », le « geofencing », le « LIFI » ou « WIFI » ne sont pas vraiment au cœur des préoccupations et à juste titre car pas vraiment palpable en terme de retour sur investissement. De plus, les clients sont équipés, sont éduqués aux usages mais leur demande n’est pas pressante et n’est pas exprimée, elle est induite.

On se rend souvent compte que la cause de ces échecs n’avait que peu de relation avec la technologie retenue. Elle provenait d’un choix par défaut manquant d’ambition ou d’engagement, d’un manque de communication avec les vendeurs ou employés qui sont les premiers publics (et qui sont résistants au changement car ils ont la maitrise d’un existant rassurant) ou de la précipitation face à des échéances.

Retenir des solutions à base de LIFI, de WIFI, d’ultrasons…etc. ne va pas garantir performance, rentabilité ou satisfaction client. C’est le process de mise en place, les moyens et l’implication des publics concernés qui en feront une réussite.

Digitaliser en mode LEAN en impliquant les équipes métier

Si l’obligation de digitalisation est aujourd’hui impérative pour les magasins. Cette transition numérique doit être considérée comme un terme transversal, car c’est dans chacun des services, dans chaque équipe métier que les réflexions doivent se mener. C’est en impliquant les vendeurs, les employés – pas forcement en amont de la réflexion comme le recommandent de nombreuses agences – mais en prenant en compte leurs remarques par rapport au parcours d’achat client qu’ils pratiquent quotidiennement. Il faut leur montrer (après un « petit » apprentissage) que l’outil simplifie leurs process et valorise leurs postes. En quelque sorte, l’objectif est de les faire participer afin que ce projet, cette transformation devienne un peu la leur.

La démarche LEAN est pour cela totalement adaptée, la démarche est de partir d’une solution métier de base construite par rapport au besoin mais non finalisée et de pouvoir développer de façon particulière des fonctionnalités et des modules en fonction des spécificités et des process existant dans chaque magasins en pensant parcours d’achat et expérience utilisateur.

Digitaliser en pensant en fonction des préférences de l’utilisateur

Digitaliser, ce n’est pas faire un « miroir » d’AMAZON dans un magasin PHYSIQUE, même si certaines idées sont impérativement à reprendre en transférant certains codes du web.

L’enjeu n’est pas de recréer l’expérience client du WEB en magasin mais d’assurer une présence digitale et physique pour séduire le client. L’objectif est d’abord de penser suivant les préférences de l’utilisateur, et non pas comme c’est souvent le cas par rapport aux process existants, par rapports aux contraintes de personnel…

La solution doit être intuitive et efficace, l’utilisateur a de nouveaux comportements face au digital et l’interactivité est au centre de ses usages. Mais on se rend compte que les offres digitales du RETAIL sont en retard sur ces habitudes.

Alors, comment prendre le meilleur des technologies digitales pour donner un second souffle au point de Vente ? Les magasins doivent s’adapter aux changements liés au numérique, ils en sont conscients, c’est une sorte de théorie de l’évolution à la « DARWIN » appliquée au RETAIL : s’adapter ou risquer de disparaître !


A propos de l’auteur…

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Bertrand BREGEON, CEO & Fondateur Withapps

 

Diplômé de la SORBONNE, Bertrand BREGEON accompagne ses clients depuis plus de 10 ans en développant leur visibilité sur le Web. En lien avec les technologies digitales c’est aujourd’hui sur mobiles qu’il développe le business de ses clients avec une expertise spécifique dans le Mobile-to-Store.

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Tendances m-commerce 2016

Pour la première fois, les Français ont dépensé plus de 1 000 euros en moyenne sur Internet en 2015. Ce chiffre devrait encore augmenter en 2016, pour atteindre les 1 085 euros dépensés sur le web dans l’année. C’est ce que montre l’étude sur les tendances du m-commerce en Europe publiée début mars par RetailMeNot, la société qui s’est spécialisée dans les réductions en ligne.

Résultat, le chiffre d’affaires des e-commerçants français a augmenté de 17% en 2015 (36,5 milliards d’euros), plaçant la France au 3ème rang européen, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne. 

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Les tendances en 2016 :

  • L’étude rappelle qu’en Europe, ce sont les ventes par Internet qui permettent au secteur du retail de conserver des taux de croissance positifs: +1,8% de croissance en moyenne en Europe (dans le détail: +16,7% de ventes en ligne et -1,5% de ventes en boutique). La France ne fait pas figure d’exception: +1,3% de croissance pour la vente de détail avec une diminution de 1,2% des ventes en magasin prévues pour 2016
  • En 2016, le mobile pèsera pour 23,6% des dépenses en France. A l’échelle européenne, on estime que le m-commerce présentera un potentiel de 65 milliards d’euros
  • Les achats sur mobile ont explosé en France entre 2014 et 2015, passant de 3,7 à 7 milliards d’euros. Les auteurs de l’étude estiment que les achats sur smartphones ont progressé de 117%, ceux sur tablette de 64%. 
  • Cette croissance devrait se poursuivre en 2016, avec un montant moyen dépensé sur mobile en augmentation de 36%. Les Français dépenseront en moyenne 711,67 euros sur mobile en 2016 (soit plus que la moyenne européenne qui est de 656,64 euros).
  • Le panier moyen sur mobile est en légère diminution cette année: 47,54 euros dépensés par transaction en moyenne en 2016, contre 49,74 euros en 2015. On notera également que le panier moyen sur mobile est inférieur au panier moyen pour l’ensemble du e-commerce (57,97 euros dépensés en moyenne par transaction sur le web en 2016).
  • Au-delà de la baisse attendue du panier moyen, le nombre de transactions sur mobile va quant à lui augmenter en 2016. Les Français effectueront en moyenne 15 achats sur mobile dans l’année, contre 10,5 en 2015 (plus que la moyenne européenne, qui est de 13,3 achats sur mobile en moyenne). 

L’infographie de l’étude : 

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Source : Frenchweb.fr, RetailMeNot – juin 2016

 

L’accélération de start-ups dans le Retail

L’accélérateur « metier » est un bel exemple de collaboration entre START-UPS et GRANDES ENTREPRISES en offrant un « terrain de jeu » dans le vrai monde à des solutions développées dans un « garage ». Nos start-ups ont de belles idées, mais la commercialisation reste le premier obstacle pour des équipes souvent uniquement composées de DEV. Nombre d’idées magnifiques qui auraient peut-être « changé le monde » restent sur le quai par manque de visibilité ou de business developpeurs.

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Les projets d’UR Link voient le jour et ce sont Amano, deliver.ee, Dress in the City, My Pop Corner et Visibilishop qui testent actuellement leurs solutions dans des centres commerciaux d’Unibail-Rodamco.

C’était l’un des objectifs du programme d’accélération retail lancé par Unibail-Rodamco en partenariat avec Numa le 14 mars dernier : offrir aux startups sélectionnées un accès aux centres commerciaux du Groupe et à leurs visiteurs afin qu’elles puissent y déployer leurs solutions lors de phases de test grandeur nature.

A l’issue des deux premiers mois du programme UR Link, au cours desquels chaque binôme startup – sponsor Unibail-Rodamco a travaillé à la définition du usecase et des objectifs business à atteindre, c’est désormais chose faite ! Amano, deliver.ee, Dress in the City, My Pop Corner et Visibilishop ont lancé 5 pilotes dans différents actifs du Groupe.

Depuis l’inauguration du Forum des Halles, chaque visiteur se connectant au centre en 3G/4G ou en WIFI arrive directement sur la webapp Amano dédiée au Forum, et accède ainsi aux informations dont il a besoin (magasins, offres spéciales,…), sans avoir à télécharger l’application. Plusieurs types de contenus sont testés aléatoirement afin de déterminer le meilleur parcours utilisateur et ainsi déployer les contenus et fonctionnalités à plus forte valeur ajoutée pour le visiteur.

Du côté du centre Parly 2, grâce à deliver.ee, les visiteurs pourront se faire livrer leurs achats réalisés dans une dizaine de boutiques du centre, avec un service de collecte et de livraison à la demande, sur un créneau de deux heures, et de manière 100% écologique grâce à des triporteurs électriques.

Depuis le 4 mai, les clientes des 4 Temps peuvent déposer à l’espace Clic&Service du centre leurs vêtements qu’elles souhaitent revendre via l’application Dress in the City. Et un grand vide dressing éphémère a été organisé du 18 au 22 mai, afin de faire rencontrer un maximum de vendeuses et d’acheteuses.

2 espaces commerciaux situés à Velizy 2 et Rosny 2 sont déjà en ligne, et Lyon Part Dieu suivra bientôt, sur la plate-forme My Pop Corner qui permet à des marques de trouver des emplacements commerciaux éphémères adaptés à leurs besoins. La startup développe de plus un tout nouveau produit, My Box Corner, véritable concept store sous la forme d’un kiosque au sein duquel les visiteurs des centres découvriront de jeunes créateurs et toutes nouvelles marques dans 2 nouveaux centres du portefeuille

Visibilishop permet à la direction du centre des 4 Temps d’améliorer l’e-réputation du centre et de monitorer celle des principaux commerçants : l’outil agrège tous les avis laissés par les clients sur les pages web existantes (Google, Facebook, Tripadvisor, Yelp…) et donne la possibilité d’y répondre de manière centralisée et donc plus rapide !

En parallèle du suivi de ces pilotes, les deux derniers mois du programme vont être consacrés à la scalabilité des différentes solutions.


Source : Maddyness.com, Mai 2016

Auchan Drive s’empare du Mobile !

Jérémie Cohen, responsable web et mobile chez Auchan Drive, explique comment le distributeur s’est emparé du mobile pour, notamment, doper les ventes du drive, à l’occasion de la conférence de l’Adetem qui s’est penchée sur l’impact du mobile dans le retail.

 

Auchan-Drive-Mobile

Toujours plus de Français connectés, toujours plus de smartphones vendus – 62 % de la population en est équipée. Comment les distributeurs s’emparent de cette tendance ? L’Adetem s’est penchée sur ce thème mardi 28 juin 2016. Jérémie Cohen, responsable web et mobile pour Auchan, est intervenu pour expliquer la stratégie du distributeur sur le mobile.

Un tiers des commandes drive validé via les applis

« En 2016, nous sommes passés en « mobile first »

introduit Jérémie Cohen. Comme chez de nombreux distributeurs, la part des commandes via les applications mobiles grandit sur les sites d’Auchan.fr. A ce jour, un tiers des commandes pour le drive sont validées via les applications mobiles d’Auchan. Sur ce support, le panier moyen est moins important que celui réalisé via les ordinateurs, mais le trafic est, lui, plus important. Une opportunité que se devait de saisir le retailer nordiste.

Pour cela, Auchan a notamment développé la liste de course pré-enregistrée. Celle-ci est gardée en mémoire automatiquement en fonction des précédents achats « L’objectif de notre site est de permettre un gain de temps, tous nos projets pour le web vont en ce sens », soutient Jérémie Cohen.

Pour autant, le distributeur n’en oublie pas son rôle de commerçant ; il travaille ainsi la personnalisation de l’offre et des produits proposés aux clients en ligne en fonction des nouveautés et des promotions en cours.

Le mobile pour optimiser les achats en magasins

En magasin, des tests avec la technologie des beacons sont également en test, afin de pousser des notifications personnalisées sur le mobile:

« On ne réfléchit pas forcément en termes de technologies mais d’usages. L’idée est d’accompagner au maximum nos clients »

, indique encore Jérémie Cohen. Auchan multiplie les tests via ses applis. En 2011, il avait par exemple développé avec Phoceis une aide pour anticiper ses achats en magasin et retrouver sa voiture sur le parking d’Auchan via le mobile.

Pour mémoire, Auchan s’est aussi essayé sur le terrain des objets connectés. En 2014, le groupe avait sorti Hiku, sorte de galet aimanté posé sur le réfrigérateur qui permet de scanner des codes-barres et de dicter sa liste de courses. « Nous sommes agnostique, nous testons donc beaucoup en coulisses. Nous croyons beaucoup aux chatbots* pour développer une relation client plus étroite. Ce qui est sûr, c’est que l’avenir du groupe sera omni canal », conclut Jérémie Cohen.


Source : LSA Commerce Connecté, juin 2016