On sait tous désormais que le DESIGN fait vendre. C’est aujourd’hui la technologie qui va faire vendre. Mais, quand on parle de techno, c’est un choix de technologie pertinent, un choix qui repose sur les usages et qui transforme l’expérience client. L’exemple de l’usage de la réalité augmentée dans l’application CDISCOUNT illustre bien ce paradigme.
Quand les mobinautes activent cette option, disponible sur 5000 produits, le taux de conversion de l’application mobile du marchand progresse de 20 à 80% en fonction des articles.
Le taux de conversion de l’application mobile de Cdiscount progresse de 20 à 80% en fonction des produits lorsque les clients utilisent la fonction visualisation en réalité augmentée, disponible aujourd’hui sur 5000 articles, selon les résultats d’une série d’A/B testing présentés à LSA par la start-up parisienne Augment, qui fournit cette technologie à l’e-commerçant. Elle permet par exemple aux consommateurs de voir à travers leur smartphone à quoi ressemblerait le plan de travail de leur cuisine s’ils y installaient un mixeur.
« Le haut de la fourchette concerne en particulier le gros électroménager et le bas le petit électroménager ou les produits électroniques, type enceintes ou tablettes« , détaille Mickaël Jordan, directeur des opérations et co-fondateur d’Augment, qui a effectué sa première expérimentation avec Cdiscount en 2012 et a nettement accéléré le déploiement de sa technologie chez l’e-marchand en 2017.
Des retours produits en baisse de 20%
Les retours produits, d’autant plus coûteux pour le distributeur que les articles sont de grande taille, baissent en moyenne de 20% pour les mobinautes qui visualisent un article en réalité augmentée avant de l’acheter. Ils passent en moyenne deux fois plus de temps sur l’application que le consommateur lambda. « Le taux d’engagement progresse car l’expérience du client est transformée, il se déplace dans son logement et regarde où le produit trouve le mieux sa place. Le showroom est virtuellement déplacé dans son habitation« , développe l’entrepreneur.
Techniquement, Cdiscount a intégré quelques lignes de code aux fiches produits de son application mobile pour y intégrer cette fonction réalité augmentée. « Pour que cela fonctionne, il faut que la marque qui fabrique l’article ait une reproduction 3D de sa marchandise à fournir au retailer« , précise Mickaël Jordan.
Cdiscount n’a pas payé pour bénéficier de cette technologie, tout comme les six autres distributeurs avec lequel Augment collabore aujourd’hui, Best Buy, Brico Marché, Décathlon, la Fnac, Leroy Merlin et Manutan.
12 marques clientes
Le business modèle d’Augment repose sur un abonnement payé par les marques, qui espèrent maximiser leurs ventes grâce à la réalité augmentée, pour que la start-up construise des visualisations 3D de leurs produits à partir des photos en 2D. « Elles nous versent en moyenne un abonnement de 15 euros par mois, par produit et par distributeur chez qui l’article est présenté en réalité augmentée. Les distributeurs ne paient que s’ils souhaitent créer des visualisations 3D des produits de leurs MDD, comme le fait Cdiscount avec sa marque de meubles Finlandek« , poursuit-il.
Electrolux, Microsoft, Moulinex, Nespresso, Panasonic, Tefal… Augment compte aujourd’hui douze marques clientes. Pour faire la preuve de l’efficacité de sa solution, l’entreprise a numérisé à titre gracieux une partie des produits de plus de 80 fabricants, portant à 100 marques et à plus de 10 000 articles son catalogue de contenus 3D disponibles.