Depuis quelques mois et encore plus depuis ce début d’année, une petite musique revient sans cesse relayant les initiatives des uns ou les prédictions des autres !!
Si je vous dis : Monde Virtuel et digital ? Vous me répondrez surement Metavers et vous aurez raison !
C’est au centre des conversations (d’initiés…) mais c’est encore plus vrai depuis que Carrefour ait annoncé en début de ce mois de fevrier l’achat de terrain dans le metavers du jeu the SandBox( Snoop Dogg y possède déjà un manoir).
Petit rappel pour ceux qui auraient déjà décroché, The Sandbox (bac à sable) est un jeu virtuel créé pour mobile il y a 10 ans, mais qui fait le Buzz depuis le lancement de son metavers (alpha) en fin d’année après 4 années de dev.
En donnant la possibilité aux joueurs ou à vous-même d’acheter une parcelle de terrain (4000€ quand même et en cryptomonaie bien sûr) mais aussi des NFT (personnages ou objets numériques) tout cela sécurisé par la BLOCKCHAIN ETHEREUM, la plateforme a échangé plus de 120 millions d’euros et ces chiffres ne font que monter.
Si l’agitation actuelle autour du concept de Metavers est si étonnante et impressionnante, c’est qu’il reste quand même bien difficile à intégrer pour le consommateur mais surtout pour les entreprises et acteurs du retail.
Si le passage au digital est désormais acté et intégré dans toutes les stratégies (non sans mal) ce deuxième étage de la fusée risque d’engendrer des discussions « passionnées » au sein des boards. En effet, comment prévoir son évolution dans quelques années, expérience de commerce virtuel digital, nouveau réseau social …
C’est à priori la justification de Carrefour puisqu’en investissant le Metavers, le groupe voudrait proposer des expériences innovantes de commerce digital.
L’interview d’Elodie Perthuisot, directrice exécutive e-commerce, data et transformation digitale de Carrefour pour @republikretail il y a quelques jours est pour cela très instructive sur la stratégie et la vision « digitale » future du Groupe :
« Quel est la genèse du projet metavers chez Carrefour ?
Nous avons noué un partenariat stratégique avec Meta dans le cadre de notre accélération digitale. Ensemble, nous travaillons sur plusieurs sujets comme les applications ou le social commerce et cela nous a aussi permis d’être au cœur du sujet metavers. Nous avons compris l’importance de ce sujet, à quel point il était en train d’investir et surtout que c’est une tendance qui allait se concrétiser beaucoup plus vite que ce que nous pensions. Par ailleurs, dans le cadre de notre accélération digitale, nous avons décidé de nous rapprocher de l’innovation afin de comprendre les tendances digitales et du nouveau web. Ces deux éléments se sont réunis pour désigner le metavers comme l’un des sujets qui allait bouger les lignes non seulement du web mais aussi du retail et du e-commerce.
Pourquoi cet achat d’un terrain sur Sandbox ?
Carrefour veut être dans le quotidien des Français et quand ce quotidien bouge dans le digital et le métavers, il est extrêmement important qu’on le comprenne et qu’on en évalue les impacts. Ma conviction est que la meilleure façon de faire de l’innovation sur ce sujet consiste à être sur le terrain, au sens propre ! On doit expérimenter et apprendre. Et pour cela, il nous fallait un terrain sur le metavers. D’où l’achat d’un terrain sur The Sandbox.
Comment avez-vous géré l’opération d’un point de vue financier. Carrefour n’a pas de crypto…
C’est la direction de l’innovation qui a travaillé sur le sujet avec Méta, The Sandbox et qui a identifié les façons de procéder. Je vous confirme que Carrefour n’a pas de cryptomonnaie. C’est une première ! J’ai cherché, il n’y avait pas de procédure… Nous avons travaillé avec Coinhouse, un intermédiaire bien connu de crypto-monnaie qui nous a accompagnés sur cette opération financière.
Quelle est la taille du terrain et combien avez-vous investi ?
Carrefour a acquis 9 hectares The Sandbox, soit la taille d’une trentaine de supermarchés. Nous ne communiquons pas sur le prix d’achat. Il ne s’agit pas d’un investissement financier. Cette opération est un sujet d’innovation et d’expériences. Nous avons d’ailleurs observé un certains nombres d’expériences qui nous semblent très intéressantes comme celle de Warner ou d’Adidas qui font de l’événementiel ou créent des NFT ( ndlr : Non fongible token – actif numérique unique).
Par ailleurs, depuis l’annonce de notre présence sur The Sandbox, nous avons reçu également de nombreuses marques d’intérêt très variés avec des idées de projet. L’opération stimule l’imagination de nos partenaires et de l’écosystème. Au fil des semaines et des mois, nous allons tester des choses. L’avantage du digital, c’est que l’on peut faire de l’apprentissage en continu et évoluer selon les retours des communautés présents sur le metavers.
Le client Carrefour est-il prêt pour le metavers ?
On ne sait pas encore ce que va devenir le metaverse. Mais il est certain que cela ne sera pas un copié collé de ce que nous vivons dans le monde physique.
Il y a deux millions d’utilisateurs dans The Sandbox, ce n’est pas négligeable. Par ailleurs, comme nous, le client Carrefour lit et regarde ce qui se passe. Ce qui est intéressant dans le signal qu’un groupe comme Carrefour y aille c’est que ce n’est pas un sujet réservé à quelques marques de luxe mais qu’il est bien ouvert à tous. Tout le monde joue au jeu vidéo, demain tout le monde peut avoir son avatar sur un metavers. J’ai créé le mien en quelques minutes !
Le metavers pour vous, c’est un enjeu de commerce ou de réseau social ?
C’est difficile de répondre à cette question car personne ne sait ce que va devenir le metavers. Il évoluera selon ce que les entreprises comme nous aurons réussi à tester et à construire. Quelle sera la part de la dimension commerciale, de la dimension expérientielle ou de la dimension communautaire ? Cela sera probablement un mix des trois. Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas un copié collé de ce que nous vivons dans le monde physique. »