Retailers, ne ratez pas le virage du m-commerce

Avec un #frenchretail déjà en retard sur les habitudes de consommation des français, il ne faudrait pas passer maintenant à coté des usages… Pourtant, les acteurs de la profession, les médias, les institutionnels insistent tous sur l’importance de se « mobiliser » dans un univers où aujourd’hui, le mobile est le principal moyen d’accès au web.

Alors que les consommateurs passent en nombre au mobile, les e-commerçants ont encore beaucoup de progrès à faire en matière de m-commerce. Didier Nguyen, directeur commercial Europe du Sud chez Limelight Networks, fait le point sur les attentes des acheteurs et les solutions pour les combler.

Les mobiles représentent un segment croissant du commerce en ligne. Selon les statistiques, 62% des utilisateurs de mobiles ont déjà effectué des achats sur internet par ce biais et 42% des consommateurs se servent de leur smartphone ou tablette comme principal moyen d’accès à des sites web. L’usage généralisé des portables a des répercussions sur l’ensemble de l’environnement commercial, aussi bien au niveau des attentes des consommateurs en matière d’achats en ligne qu’au niveau de l’avenir des magasins ou centres commerciaux.

Certaines données récentes sur les attentes des consommateurs en matière de qualité de service numérique révèlent que 79% d’entre eux seraient prêts à recommander une marque après une expérience positive sur le Web. À l’inverse, 22% des cyberconsommateurs quittent une page web qui met plus de 3 secondes à se charger et 38% se tournent vers un site concurrent en cas d’expérience décevante. Pour éviter de perdre des clients au profit de la concurrence, les e-commerçants doivent tout mettre en oeuvre pour proposer une expérience probante de m-commerce en intégrant des technologies innovantes.

Le besoin de rapidité

Prendre conscience de l’importance de la vitesse de chargement des pages web pour les consommateurs mobiles est essentiel pour le commerce en ligne. Ainsi, selon d’autres études, chaque temps de latence supplémentaire de 100 millisecondes (ms) aboutit à 1% de baisse des ventes. Ce chiffre considérable illustre la nécessité d’accélérer le chargement des pages web pour les e-commerçants.

Avant tout, il est indispensable de comprendre ce qui cause un décalage entre le clic d’un consommateur sur un lien et le chargement de la page web correspondante. En fait, cela peut dépendre du débit de la connexion mobile comme de la proximité entre les serveurs web et les opérateurs mobiles, ainsi que de l’infrastructure internet à franchir pour les requêtes et les réponses. À cela s’ajoute le nombre d’objets figurant sur la page web de l’e-commerçant. Chaque requête envoyée par un consommateur lors de son interaction avec une page mobile peut donc donner lieu à un temps de latence de 20 à plus de 100 ms.

Partant de ce constat, comment les e-commerçants peuvent-ils faire évoluer leur stratégie mobile pour améliorer la vitesse de leurs pages web? Les protocoles modernes, par exemple HTTP/2, permettent de cumuler plusieurs requêtes sur la même connexion, ce qui réduit les latences pour afficher tout le contenu d’un site marchand. En outre, en rapprochant ce contenu des points d’accès de l’opérateur mobile, les e-commerçants peuvent raccourcir les échanges avec leurs serveurs et, par conséquent, le temps de chargement de chaque page.

Actualisation du contenu

En faisant leurs achats sur leur mobile, les clients ont généralement affaire à des pages web tant statiques que dynamiques. Le contenu des pages statiques évolue plus rarement et ne se met pas à jour à chaque seconde. En revanche, les pages dynamiques changent fréquemment avec du contenu personnalisé et en temps réel. Les requêtes pour ce type de contenu sont générées au fur et à mesure des interactions du consommateur avec le site marchand.

À titre d’exemple, dans le cas d’un consommateur cherchant à visualiser un vêtement dans un autre coloris, des requêtes de contenu dynamique de ce type sont générées spécifiquement pour chaque utilisateur accédant au site et doivent donc être retransmises au point d’origine à chaque visite d’une page. Il est essentiel d’optimiser la diffusion du contenu dynamique de façon à ne pas retarder les réponses envoyées au consommateur.

Un autre aspect important consiste à veiller à ce que les pages web mobiles soient spécialement conçues pour les écrans mobiles et non dérivées de celles formatées pour les ordinateurs de bureau ou portables. Nous avons tous vu des pages mal restituées en faisant des achats sur notre mobile.

L’actualisation peut également être source d’inconvénient lorsqu’un contenu incorrect est conservé en cache sur le réseau comme un prix qui n’est plus valable pour un article ou bien une référence se trouvant sur une page qui n’est plus disponible. En pareil cas, il peut être difficile de supprimer ce contenu obsolète rapidement. Fort heureusement, il existe aujourd’hui des mécanismes permettant de purger sans délai un contenu périmé, le rendant inaccessible quasi instantanément après sa suppression. Cela garantit un contenu en permanence accessible, à jour et exact.

Protection de l’infrastructure web

Selon l’étude 2016 Cyberthreat Defense Report, un e-commerçant sur trois a déjà subi un manque à gagner à la suite d’une cyberattaque, et très souvent les consommateurs évitent de se rendre sur un site marchand qui a été piraté. Les mobiles étant perçus comme le maillon faible de la sécurité, comment les e-commerçants peuvent-ils assurer la sécurité et la protection de leur site web et de leurs données clients?

La protection contre les cyberattaques recouvre de nombreux aspects, tels que le cryptage des données, le contrôle d’accès au contenu des sites… En vue d’une protection efficace, de nombreux e-commerçants commencent à se tourner vers des services dans le cloud pour toutes les mesures de sécurité. Le recours à un CDN leur garantit la protection de leurs sites web mobiles ainsi que la sécurité des données de leurs clients.

À quoi s’exposent les enseignes qui ne donnent pas la priorité aux mobiles? Il s’agit pour elles d’être omnicanal: le m-commerce, tout comme les achats sur ordinateur ou en magasin, est une représentation de la marque. Si les e-commerçants ne font pas en sorte de proposer l’expérience d’achat la plus rapide, la plus fiable et la plus sûre, ils risquent non seulement de perdre des clients mais aussi d’entacher leur image de marque. Alors que les analystes prévoient la fermeture de 30% de certaines galeries marchandes et centres commerciaux d’ici 2025, vraisemblablement en raison du succès du commerce en ligne et du m-commerce, il n’y a d’autre choix pour le commerce que d’offrir la meilleure expérience client sur les mobiles.

Source : ecommercemag

Digital in store : Les tablettes vendeurs trouvent leurs bons usages

Les premiers iPad en magasin ont déjà été déployés chez SEPHORA en 2011, quand on voit que 6 ans après, seul un petit 20% des enseignes sont équipées, on mesure que le chemin est long en terme de digitalisation! Sur ces 6 années, APPLE a dû sortir une dizaine de modèle d’iPhone ! Mais les esprits ont été définitivement changés et les projets sont plus ambitieux : CRM, paiement …etc La tablette trouve sa légitimité et devient incontournable.

Le vendeur connecté n’est pas un sujet nouveau dans la distribution mais, désormais, les enseignes déploient des projets beaucoup plus avancés et ambitieux. Les gains, mieux identifiés, ne se limitent pas à la génération de ventes additionnelles.

Eram, But, Gémo, Marionnaud, Madura, Boulanger, Galeries Lafayette… La liste des enseignes utilisant des tablettes s’allonge, même si on reste loin de la généralisation. D’après une étude Samsung sur la digitalisation des points de vente menée en octobre 2016, 36% des distributeurs ont équipé leurs magasins de tablettes vendeurs, mais 17% ne l’ont fait que dans des magasins pilotes. En revanche, après de multiples essais, et écueils, les distributeurs ont désormais davantage de recul sur l’apport de cet outil et peuvent ainsi mieux apprécier le retour sur investissement (ROI).

Par exemple, Éram a déployé des tablettes vendeurs en octobre 2016 dans cinq magasins. « Notre premier objectif était de tester le potentiel d’augmentation de chiffres d’affaires que peut apporter ce dispositif, en fonction des typologies de boutiques et des différents cas d’usages, comme l’extension de gammes ou la rupture de stock, détaille ­François Aspe, directeur e-commerce & CRM d’Éram. Les magasins équipés enregistrent une hausse du chiffre d’affaires de 3 à 5%. Et les clients considèrent ce dispositif comme un vrai service à valeur ajoutée. » Éram, qui va équiper vingt nouveaux magasins, « recherche désormais de nouveaux objectifs autour de la connaissance client, de la consultation de stocks ou d’informations produits en direct sur la surface de vente sans se déplacer en caisse, et d’inscription à notre programme Éram & moi », précise le dirigeant.

 

Quatre grandes fonctions

In fine, quatre grands usages de la tablette émergent : le customer relationship management (CRM), la vente de produits additionnels non stockés, les opérations de gestion de magasin et l’encaissement en mobilité. Sur la partie relation clients, Sephora a été pionnière avec l’utilisation dès 2011 d’iPod Touch pour identifier les consommatrices encartées. Depuis, les solutions ont, bien sûr, gagné en fonctionnalité. Mais l’un des principaux freins reste informatique. Par exemple, il faut que les bases de données web et magasin soient unifiées. Sans compter la capacité à tirer les éléments clés du CRM. En revanche, imposer aux vendeurs une tablette juste pour le volet CRM se révèle un peu léger en termes de gain. Les marques veulent coupler cela avec la vente de produits additionnels, par exemple.

 

Toujours dire oui au client

Vendre des produits non stockés est le nouveau scénario qui intéresse le plus les enseignes. Pour cette fonctionnalité, chez Kiabiou Decathlon, la tablette a fait recette, mais pas dans les mains du vendeur. Elle a plutôt été installée sous forme de borne fixe. Les équipes peuvent ainsi commander avec le client des produits non disponibles en magasin, voire gérer l’enrôlement dans le programme de fidélité. Le client a aussi le choix de le faire en toute autonomie.

Chez Madura, Vincent Rey, le CEO, a repensé entièrement le concept de ses magasins de tissus et décoration autour de la tablette vendeur. Son objectif ? Toujours dire oui aux clients. « Tout stocker en magasin n’est plus une nécessité, résume-t-il. Pour le prêt-à-porter et la décoration, repartir avec son achat immédiatement n’est plus un critère si le client le reçoit chez lui sous vingt-quatre heures. Il convient avant tout de ne pas décevoir le client en lui disant que le produit n’est pas disponible ou qu’il l’aura s’il revient dans quelques jours. Bien souvent, il ne repassera pas. En revanche, il y a une promesse de livraison forte qu’il faut impérativement tenir. »

Sur les 40 magasins de l’enseigne, une quinzaine ont été transformés. Le stock des magasins se concentre sur les plus grosses rotations, le reste des produits étant disponible sous vingt-quatre à quarante-huit heures avec une expédition depuis la plate-forme centrale. Les équipes magasins présentent l’ensemble de la collection avec la tablette via de nombreux visuels d’ambiance. Techniquement, Madura s’appuie sur la solution d’Octipas, qui « s’intégrait dans notre processus ­e-commerce en se connectant à Magento (l’Enterprise Resource Planning, ou ERP, utilisé par l’entreprise, NDLR) et ne demandait pas de mécanique spécifique pour la déployer », apprécie Vincent Rey. La tablette permet de connaître le stock en rayon, en réserve et dans l’entrepôt central. Elle donne la possibilité de gérer des tickets mélangeant retrait immédiat et commande. Côté logistique, des gains ont été dégagés, puisque la rationalisation des stocks en magasin a permis une mutualisation des flux magasins et e-commerce au niveau de l’entrepôt central. Le dirigeant ne communique pas de chiffres précis, indiquant une baisse de 30 à 40% des stocks des boutiques, avec une centralisation sur l’entrepôt e-commerce. Le tout pour un investissement qu’il juge raisonnable, étant donné que « le ROI est quasi immédiat, car on ne dit plus jamais à un client que nous n’avons pas le produit », indique-t-il.

Troisième usage de la tablette, le paiement en mobilité reste encore peu déployé, surtout avec un M-Pos (mobile point of sale). À mi-2016, l’Observatoire de la ­sécurité des moyens de paiement a recensé 450 000 transactions par trimestre réalisées sur un M-Pos, pour un montant d’environ 22,5 millions d’euros. « Un épiphénomène dans la vente en situation de mobilité, souligne le rapport. On est à un ratio de 1 paiement M-Pos pour 250 paiements avec des terminaux GPRS (terminaux de paiement fonctionnant sans fil, NDLR). » Les cas les plus répandus sont donc l’usage d’une tablette pour gérer la commande, mais quand vient l’étape du paiement, il faut basculer sur un TPE classique, qu’il soit filaire ou non. C’est cette dernière solution que Marionnaud a déployée dans une cinquantaine de ses points de vente. Les vendeuses peuvent ainsi encaisser les clients dans les rayons dès lors que ceux-ci paient par carte bancaire. En revanche, cela suppose de disposer d’un espace sur lequel on trouvera un TPE et une imprimante pour les tickets. Aux États-Unis, Old Navy a ainsi disséminé dans ses magasins des dessertes mobiles pour qu’un employé puisse facilement encaisser les clients. Un scénario que le retail français n’a pas encore pleinement mis en place, mais dont il devrait s’inspirer.

 

Lien entre terrain et siège

Enfin, au-delà des gains sur le chiffre d’affaires, la tablette permet de gagner en efficacité dans la gestion du magasin. Par exemple, le déploiement des plans de merchandising représente toujours une corvée pour les équipes terrain, qui doivent encore souvent imprimer des pages après avoir identifié le schéma correspondant à leur boutique. Marionnaud a adopté l’outil Space Planning, de JDA Software. Le magasin reçoit uniquement les informations pour son magasin sur une tablette. Et pour attester du travail, les vendeurs prennent en photo les rayonnages. Le siège sait donc en temps réel comment ses boutiques sont agencées. « Les équipes mettaient environ neuf jours pour déployer les plans de merchandising, commente Olivier Carrette, directeur marketing et digital de Marionnaud. Nous avons pu descendre à trois jours avec l’envoi des projets sur ­tablette. »

Cette fonctionnalité séduit de plus en plus d’enseignes. Etam, C & A ou Lacoste utilisent, elles, les solutions de Yoobic. Le principe est similaire. La tablette sert d’outil de contact entre le magasin et le siège, et la vérification se fait via les images. Selon cette start-up, les directeurs de magasin passent près de 65% de leur temps à des tâches de non-vente. Ce qui signifie moins de chiffre… Donc entre gestion des magasins, CRM, ventes additionnelles et paiement, c’est la preuve par quatre que la tablette vendeur mérite d’être déployée.

Source : LSA