Le cross-mobility shopping

Acheter, à l’aide d’un smartphone, un article que l’on voit sur une affiche, dans un magazine, dans une vitrine… Le cross mobility shopping transforme en espaces marchands des emplacements qui ne l’étaient pas. Coup de projecteur sur une nouvelle tendance.

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Vous êtes dans la rue, ou dans une zone commerciale, équipé d’un smartphone. Vous scannez une petite robe que vous apercevez sur une affiche, dans un magazine ou même sur une collègue de travail, et vous l’achetez en ligne en trois clics. L’expérience porte le nom de cross mobility shopping. À la frontière entre l’e-commerce et le magasin physique, le cross mobility shopping offre au consommateur la possibilité d’acheter des produits et services en dehors des commerces et sites marchands traditionnels, en se servant de son mobile comme moyen de paiement.

« Le cross mobility shopping répond à une attente de consommateurs hyper mobiles et multitâches en quête de petits plaisirs du quotidien, explique Anne-Laure Tellier, experte en marketing stratégique et fondatrice des Cahiers de l’innovation retail. Il ouvre la voie à une nouvelle forme de commerce dans laquelle des supports tels que des affiches deviennent de véritables médias transactionnels. » Selon les supports physiques -affiches, vitrines, passants- le cross mobility shopping peut servir divers objectifs: être vecteur d’image, renforcer l’attractivité virtuelle, générer du trafic vers d’autres points de contact et accroître le chiffre d’affaires.

Le mur shopping

En 2011, Tesco a lancé le premier mur shopping, avec pour objectif d’éviter à ses clients la « corvée » des courses hebdomadaires. Dans les stations de métro les plus fréquentées de Séoul, l’enseigne a aménagé des rayons virtuels disposés comme dans un magasin physique. Il suffisait au client de scanner les produits grâce à un QR code afin de les commander sur le site internet de Tesco: ils étaient alors directement livrés à domicile. Une initiative réussie: Tesco a vu son recrutement bondir de 76% et son chiffre d’affaires on line de 130%. »En plus des ventes, l’impact en termes de communication a été très important. Ces images du mur Tesco ont fait le tour du monde », précise Anne-Laure Tellier.

Depuis, les initiatives fleurissent. En France, dans le secteur du prêt-à-porter, Comptoir des Cotonniers a lancé en 2014 une opération de « fast shopping » où des abribus, magazines, tables de café, etc., se sont transformés en près de 10000 boutiques éphémères. Il suffisait de télécharger l’appli Powatag sur son smartphone, puis de flasher les produits. « Cela a fait parler l’enseigne en lui donnant une image hyper moderne », note Anne-Laure Tellier. De son côté, Comptoir des Cotonniers a jugé l’expérience  » satisfaisante » et les retours clients « positifs » avec un taux de transformation multiplié par 6. Reste que depuis l’opération n’a pas été lancée au sein de la marque Princesse Tam-Tam.

Le « Shazam shopping »

De même que Shazam permet de retrouver le nom de l’artiste qui a composé une musique que l’on entend à la radio, « Shazam Shopping » fonctionne à l’aide d’un logiciel de reconnaissance visuelle et permet d’acheter des articles – repérés dans la presse, dans une vitrine ou même sur une personne – en les prenant en photo. Ensuite, des applications mobiles telles qu’Asap 54 retrouvent l’article en question et permettent son achat immédiat depuis un smartphone. Créée en 2014 par la start-up britannique, Asap 54 référence plus de 5 millions de produits issus de 400 marques et enseignes.

D’autres technologies existent. Alternative aux murs shopping façon Tesco, les vitrines interactives sont des écrans connectés et transactionnels. L’écran permet de faire défiler autant de produits que la marque ou le distributeur en propose. Alors qu’un point de vente est généralement ouvert dans un créneau horaire donné, la vitrine interactive, elle, fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Fin 2013, le centre commercial de Westfield, à San Francisco, s’est doté d’une vitrine interactive permettant à des marques non présentes dans la zone d’offrir leurs produits aux clients via des écrans transactionnels. »Nous nous dirigeons vers un shopping ubiquitaire, avec des transactions de plus en plus simplifiées, bien au-delà de la boutique traditionnelle. Le magasin physique est en train de se réinventer en devenant un lieu d’expériences et de services qui complète un arsenal global de ventes », avance Anne-Laure Tellier.

Source : Ecommercemag.fr

Auchan est désormais « Mobile First »

Jérémie Cohen, responsable web et mobile chez Auchan Drive, explique comment le distributeur s’est emparé du mobile pour, notamment, doper les ventes du drive, à l’occasion de la conférence de l’Adetem qui s’est penchée sur l’impact du mobile dans le retail.

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Un tiers des commandes du drive sont finalisées sur les applications mobiles d’Auchan

Toujours plus de Français connectés, toujours plus de smartphones vendus -62 % de la population en est équipée. Comment les distributeurs s’emparent de cette tendance ? L’Adetem s’est penchée sur ce thème mardi 28 juin 2016. Jérémie Cohen, responsable web et mobile pour Auchan, est intervenu pour expliquer la stratégie du distributeur sur le mobile.

Un tiers des commandes drive validé via les applis

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« En 2016, nous sommes passés en m »mobile first » introduit Jérémie Cohen. Comme chez de nombreux distributeurs, la part des commandes via les applications mobiles grandit sur les sites d’Auchan.fr. A ce jour, un tiers des commandes pour le drive sont validées via les applications mobiles d’Auchan. Sur ce support, le panier moyen est moins important que celui réalisé via les ordinateurs, mais le trafic est, lui, plus important. Une opportunité que se devait de saisir le retailer nordiste.

Une liste de courses automatique

Pour cela, Auchan a notamment développé la liste de course pré-enregistrée. Celle-ci est gardée en mémoire automatiquement en fonction des précédents achats « L’objectif de notre site est de permettre un gain de temps, tous nos projets pour le web vont en ce sens », soutient Jérémie Cohen.

Pour autant, le distributeur n’en oublie pas son rôle de commerçant ; il travaille ainsi la personnalisation de l’offre et des produits proposés aux clients en ligne en fonction des nouveautés et des promotions en cours.

Le mobile pour optimisier les achats en magasins

En magasin, des tests avec la technologie des beacons sont également en test, afin de pousser des notifications personnalisées sur le mobile: « On ne réfléchit pas forcément en termes de technologies mais d’usages. L’idée est d’accompagner au maximum nos clients », indique encore Jérémie Cohen. Auchan multiplie les tests via ses applis. En 2011, il avait par exemple développé avec Phoceis une aide pour anticiper ses achats en magasin et retrouver sa voiture sur le parking d’Auchan via le mobile.

Source : Retailblog.fr